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Ce 07 février est la journée mondiale pour un internet plus sur. Bien plus qu’un symbole, cette date m’amène à faire un point de situation quant aux enjeux de sécurité liés à Internet. En 2017, nous sommes 3.4 milliards d’internautes (pour un tiers en haut débit) pour 7.4 milliards d’êtres humains.

Journée Mondiale, vraiment ?

Plus de la moitié de la population mondiale n’a pas accès à internet. Faute d’infrastructures, 1,1 milliards d’indiens, 755 millions de chinois et 213 millions d’indonésiens n’ont jamais surfé sur la toile (source Banque mondiale). D’autres populations se voient censurées par des régimes autoritaires : l’Érythrée, la Corée du Nord, la Syrie, l’Iran, la Guinée Equatoriale, l’Ouzbékistan, la Birmanie, l’Arabie Saoudite, Cuba et la Biélorussie sont cités par le CPJ comme les pays qui restreignent le plus leur accès à Internet. Vous l’aurez compris, bien que la journée mondiale pour un internet plus sur, elle ne s’applique qu’à une part minoritaire de sa population.

Pour la minorité dont nous faisons partie les enjeux de sécurité sont nombreux, trois me semblent prioritaires :

1) Le renforcement des cadres législatifs qui protègent les données personnelles

En Europe, la CNIL et le G29 ont récemment renforcé le règlement européen qui encadre l’utilisation des données personnelles (mails, adresses, téléphones, données bancaires etc.), il sera applicable en 2018 dans tous les pays membres.

La protection des mineurs y est renforcée, les données peuvent être récupérées par les internautes plus facilement et les sanctions encourues par les entreprises sont aggravées.

Le règlement européen complète les dispositifs existants notamment aux niveau national où la CNIL oblige notamment chaque entreprise qui collecte des données à « annoncer aux personnes concernées ce à quoi elles vont lui servir » à en « limiter la conservation » et à en « garantir la sécurité »

Ces dispositifs ont indirectement permis aux internautes de voir reconnaître leur droit à l’oubli par décision de la Cour de justice de l’UE en juin 2014.

Il s’agit désormais d’élargir ces dispositifs au niveau mondial. Concrètement, l’enjeu est de pouvoir créer ou renforcer les législations de chaque pays en matière de protection des données personnelles. En 2017, il existe encore de grandes disparités :

(2) La sensibilisation des populations à propos de leurs publications

Au-delà du cadre légal qui protège les données personnelles, un des principaux enjeux consiste à sensibiliser les populations à propos de leurs publications. L’avènement des réseaux sociaux a rendu la publication en nom propre accessible. De fait, les internautes délivrent facilement du contenu et ils ne se rendent pas toujours compte de la portée de leurs publications :

En France, nous comptons 24 millions d’utilisateurs quotidiens de Facebook. Chaque français passe en moyenne 6h30 par mois sur le réseau social. Durant ce laps de temps des milliers de contenus sont publiés, une partie le sont sans que les internautes ne se posent la question de leur périmètre de diffusion et de la véracité des contenus qu’ils publient. Pour remédier à cela, deux questions doivent se poser avant de poster :

  1. Le contenu que je publie est-il d’ordre privé ?
  2. Qui peut consulter le contenu que je publie ?

Les réponses à ces 2 questions conditionnent le départ d’une action de sensibilisation qui inclut nécessairement SnapChat, Linkedin, Instagram et Twitter.

(3) La fiabilité de l’information délivrée sur Internet

A l’occasion de la dernière élection présidentielle, 32% des américains se sont informés par l’intermédiaire de Facebook pour choisir leur candidat(e). Cette statistique démontre à elle seule dans quelle mesure l’opinion des citoyens peut être influencée par Internet :

En 2017, dans un monde aux équilibres géopolitiques mouvants, nous sommes dans l’impérieux objectif de donner les moyens aux internautes de vérifier la pertinence d’une source. L’opinion en ligne se diffuse très largement (TNS Sofres rapporte que 2.7 milliards d’internautes partagent leur opinion sur les réseaux sociaux) et se propage souvent par contagion par l’intermédiaire des fonctionnalités de partage des réseaux sociaux. Facebook et Google ont récemment pris conscience de cet enjeu et travaillent afin de fiabiliser leurs sources. Page Rank et Edge Rank pourraient bientôt être en mesure de vérifier une source, de bon augure même si la tache s’annonce ardue dans la mesure où ces algorithmes devront distinguer l’information qui relève de l’opinion de la fausse information.

Dans le même ordre d’idée, certains médias initient une démarche semblable. C’est le cas du Monde qui créé l’extension Decodex afin de jauger de la fiabilité d’une source web :