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Vous avez sans doute dû le remarquer dans vos flux d’actualité, le live vidéo a le vent en poupe et devient progressivement LE format du moment sur Facebook. Depuis le mois de juin dernier, tous les comptes (profils et pages fan) peuvent utiliser ce format. Après avoir intégré la vente d’objets en ligne dans ses groupes comme dans le Bon Coin ou avoir introduit les messages éphémères en s’inspirant de SnapChat, le réseau social aux 1,7 milliards d’utilisateurs applique désormais le principe fonctionnel des applications Periscope et Merkaat lancées il y a un peu plus d’un an.

Facebook, futur média de masse ?

Jusque-là uniquement accessible par l’intermédiaire de smartphones, le live vidéo va bientôt pouvoir être utilisé sur desktop ce qui démocratisera davantage encore son utilisation. Si il soulève des considérations éthiques (protection des mineurs, cyber-criminalité, pédopornogaphie,…) qui doivent être intégrées par les équipes de modération de Facebook, ce nouveau format tend à transformer le réseau social en média mainstream et pourrait progressivement l’apparenter à un media de masse. Le direct et ses conditions de diffusion était, jusqu’à peu, l’apanage de la télévision. Avec l’apparition des lives Facebook, il devient accessible à des centaines de milliers d’utilisateurs tant dans un rôle de diffusion que dans un rôle de consommation : revue de pratiques.

je n’ai pas besoin de zapper

Lorsque nous regardons la télévision, nous n’évoluons pas directement dans une logique affinitaire. Nous sommes dans l’obligation de changer de chaîne afin d’accéder à nos programmes préférés. Sur Facebook, nos préférences sont déjà prédéfinies par nos interactions. Concrètement, lorsque je like une page et que je réagis régulièrement à ses publications, j’aurai tendance à les voir s’afficher plus fréquemment dans mon flux d’actualité, c’est le principe de l’Edge Rank, l’algorithme de Facebook. De fait, il me suffira simplement de consulter (passivement ?) mon flux d’actualité pour accéder à mes contenus préférés. Ce que je découvrirai, par hasard, aura donc tendance à relever de contenus viraux partagés par mes amis (CTC) ou aura trait aux contenus affichés en trending topics. Globalement, même pour des contenus d’inspirations télévisuelles, il sera donc de plus en plus difficile de sortir de sa zone traditionnelle d’intérêt. Nous risquons donc d’entrer dans une ére de consommation de contenus subie et concentrée sur nos interactions passées. Les lives n’en seront qu’un format supplémentaire.

je peux regarder mes contenus (presque) partout

En décembre 2015, Médiametrie publiait une étude sur l’utilisation de l’internet mobile en France. Elle révèlait que 50.7% des internautes consultaient quotidiennement leur smartphone pour naviguer sur le web. L’application mobile Facebook est, quant à elle, consultée par plus de 32 millions de visiteurs uniques chaque mois. Si la couverture du réseau en internet mobile reste encore imparfaite, elle progresse d’année en année ce qui va permettre à un plus grand nombre de mobinautes d’accéder à Facebook par l’intermédiaire de son application mobile. Par ailleurs, l’expérience utilisateur, et notamment la qualité de lecture des directs, sera renforcée du fait du développement du réseau 5G. En définitive, le support technique qui permet la consultation optimisée de directs vidéo va progressivement s’améliorer, ce qui facilitera et multipliera encore son utilisation.

je peux créer de l’interactivité avec une audience ciblée 

Lorsque la Maire de Bagneux organise un question-réponse avec ses concitoyens, elle est en mesure de cibler une audience trés localisée. Elle peut se référer à l’outil publicitaire de Facebook pour obtenir une indication quant à l’audience potentielle qui peut être effectivement couverte :

 

Facebook Live

Une audience qui peut ensuite être mesurée par l’intermédiaire du nombre de vues de son Live Facebook. Bien que cet indicateur ait été récemment contesté par plusieurs annonceurs, il permet de dimensionner la visibilité de la vidéo :

L’intéractivité est rendue possible par les commentaires postés par les internautes :

Grâce à ce type d’exemple, on constate que le Live Facebook donne la possibilité de toucher des audiences précises et d’imaginer de nouvelles façons de communiquer. Avant l’apparition de tels services, il était difficile d’imaginer pareille synchronisation entre un Maire et ses concitoyens, c’est désormais réalisable et on peut penser que ce service interactif, qui a trait à la communication publique, pourrait se développer encore davantage.

je peux utiliser l’audience pharaonique de Facebook pour communiquer

Le 18 septembre dernier à Strasbourg, le Dailai Lama utilisait le canal Facebook Live pour diffuser sa conférence sur la paix dans le monde. Durant plus de deux heures et devant une assistance de 6500 personnes, le leader tibétain délivrait ses enseignements bouddhiques. Le direct de l’évènement, diffusé sur Facebook, rassemble, quant à lui, plus d’1 million 200 000 personnes :

 

 

Les indicateurs d’engagement (plus de 77 000 réactions et 14 869 partages) montrent le potentiel viral du contenu. Le nombre de vues (1,2M), qui est une donnée publique, reste quant à lui à nuancer. S’il reste un indicateur de visibilité auquel nous pouvons nous référer, le décompte réalisé par Facebook comptabilise les vues de la vidéo, dès 3 secondes de visionnage, ce qui peut biaiser l’indicateur. Pour disposer de chiffres précis, il convient de se référer aux vues de vidéos supérieurs à 10 secondes ou plus globalement à la durée de visionnage moyenne de la vidéo qui sont accessibles par l’intermédiaire des statistiques de la vidéo (ce qui requiert d’être, à minima, analyste sur la page) :

 

 

 

Abstraction faite de ces données statistiques et comme en atteste l’exemple du Daila Lama, le live reste un moyen efficace de diffuser à un large public un contenu vidéo et ainsi d’en faire une promotion efficace.

je peux prolonger un programme TV

Dans certains cas, les directs Facebook permettent de prolonger les programmes et ainsi de raccorder les audiences réseaux sociaux avec celles de la télévision. C’est notamment le cas de Telefoot qui propose un prolongement de son émission dominicale grâce au Direct :

 

 

je peux donner un cours en direct  

Autre usage particulièrement novateur : la retranscription de cours en Direct. Bruno Dondero, professeur de Droit à l’Université Paris-Sorbonne a ainsi récemment proposé un cours de droit des sociétés sur sa page Facebook :

Comme le réseau social professionnel Linkedin qui a récemment lancé une plateforme de cours en ligne, Facebook ouvre de nouvelles possibilités de diffusion à qui voudrait délivrer des enseignements en direct. Sans peut-être envisager cet usage, le réseau social pourrait alors délivrer des contenus de type MOOC et se positionner progressivement sur un nouveau marché.

je peux me substituer à la télévision

C’est un état de fait, une partie de la population ne regarde plus la télévision et préfère porter son attention sur les réseaux sociaux. Preuve de cet engouement, certains contenus originellement associés au média télévisuel comme les débats politiques ou les conférences de presse sont, ou seront, progressivement diffusés par l’intermédiaire de Facebook Live. C’est notamment le cas du premier débat entre Hillary Clinton et Donald Trump, les candidats à la prochaine présidentielle américaine. Le réseau social collabore pour l’occasion avec le diffuseur ABC News pour proposer un live sur la page fan du média :

 

 je peux disposer de l’opinion des internautes 

A l’occasion de la diffusion de lives, les internautes et mobinautes ont la possibilité de donner leurs avis par l’intermédiaire de la zone de commentaires. Outre cette fonctionnalité, ils peuvent également utiliser les boutons de réactions :

 

Rédiger un commentaire est plus long qu’exprimer une opinion. Qu’elle soit positive, exclamative, ou négative l’internaute peut l’émettre en un mouvement de pouce. Le diffuseur accède ainsi à un panel de réactions qui lui permet de mettre en parallèle contenu et opinion.

 je peux suivre tous les directs à travers le monde

Avec la carte du monde des lives, l’occasion nous est donnée de faire un retour en arrière vers le web originel. A la fin des années 90, lors de nos premières navigations, nous pouvions avoir la sensation de voyager. A l’occasion d’une simple navigation, nous pouvions nous perdre, ce qui est désormais beaucoup plus difficile avec l’internet affinitaire que nous utilisons quotidiennement. L’interface de la carte du monde des lives fait ressurgir la notion de sérendipité, chère aux bibliothécaires et aux aventuriers et pose vraisemblablement les bases d’un retour aux sources du web du hasard  :

 

En se connectant à l’adresse https://www.facebook.com/live on peut ainsi se déplacer sur la carte du monde et accéder à l’ensemble des lives diffusés par les pages fans à l’instant T. Un mapping au potentiel stratosphérique qui n’en est encore qu’à ses prémices et qui soulève de nombreuses questions que je traiterai très prochainement.